- « Jo, tu penses qu’il faut s’entrainer combien d’heures par semaine en moyenne pour pouvoir se qualifier à Kona en GA ? » > « ça dépend… »
- « Jo, tu fais du polarisé dans ton entrainement ? » > « ça dépend… »
- « Jo, tu es plutôt volume ou intensité ? » > « ça dépend… »
Le genre de réponses qui peuvent paraître frustrantes, mais on ne répond pas à ce genre de questions simplement.
Loin de moi l’idée de ne pas partager ce que je propose à mes athlètes, d’ailleurs la plupart partagent leurs entrainements en détails sur Strava, mais lorsque qu’il s’agit d’entrainement individuel, rien n’est simple.
Pourquoi ? Parce que nous sommes tous différents…
Lorsque vous décidez de coacher, vous avez deux options :
- Vous pondez des plannings type en fonction des types d’objectifs et vous le balancer aux athlètes concernés. Mais à mon sens, c’est un raisonnement inverse, nous ne sommes pas des machines: vous appliquez le même protocole à X athlètes différents et vous aurez X résultats différents
- Vous partez de la base: l’athlète. Qui est-il ? quel est son passif sportif ? quel est son environnement ? (familial, professionnel, social, …) Quelles sont ses motivations ? Quel investissement est-il prêt à mettre dans sa pratique sans perturber son équilibre de vie ? etc… toutes les questions qui peuvent amener ensuite à prendre des choix sur la planification et les contenus des entrainements
Dans le premier cas de figure, j’aime bien l’image de la boîte à œuf : vous prenez la boîte, vous la jetez en l’air, les œufs qui ne casseront pas sont les meilleurs, pour les autres tant pis…
Si les œufs sont des athlètes, alors on parle de personnes, et dans ce cadre, est ce que casser des athlètes est moralement acceptable lorsque son job est justement de les accompagner dans leur projet sportif ?!? Parce qu’un athlète qui s’investit, c’est un humain qui s’investit, dans toute sa globalité. Et l’échec sportif (et/ou social associé) peut avoir des conséquences graves sur l’individu. Oui, coacher est une grande responsabilité.
Vous l’aurez compris, mon choix est vite pris entre les deux options citées plus haut.
Alors pourquoi ce titre : stop à la surenchère ?
Parce que le dogme très répandu dans l’entrainement du « no pain, no gain » peut être destructeur.
C’est la surenchère à l’entrainement. Toujours plus dur, toujours plus long, et à la fin on relâche et on croise les doigts et brûle un cierge pour avoir son « pic de forme » le jour J.
Sauf que trop fort, trop long, trop dur, mais surtout pas adapté à l’athlète, à long terme ne favorise pas la progression.
« Trop » est l’ennemi de « Bien »